J’ai reçu cet ebook pour une lecture commune. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre car le quatrième de couverture était assez énigmatique. Ce roman m’a bien plu.

Le 4e de couverture :

Il faisait particulièrement doux ce soir-là.

Nous étions en été, un samedi soir, la fête annuelle de la base nautique des Crozes avait battu son plein toute la journée.

Justine avait demandé à ses parents, également présents, de pouvoir passer la nuit avec sa cousine et deux copains de classe sur l’îlot des Bois-Obscurs, au centre du lac. Un camping entre pré-adultes. Une récompense pour le bon travail fourni toute l’année. Promis, ils seraient de retour le lendemain, à 10 heures au plus tard.

Le dimanche matin, les adolescents se font attendre. L’un des parents, de rage, parcourt la distance à la nage. Sur l’îlot il découvre l’étendue du massacre : les corps meurtris, outragés, dénudés.

Les familles des victimes, des accusés, la région, tous vont connaître le chaos et le déclin.

Ma vie d’enfant a basculé ce jour-là. Quelqu’un – quelque chose –, au visage indéfini, malveillant, a pris possession de mon imaginaire, de mon âme.

Vingt ans après le drame, l’occasion de dépasser ce traumatisme collectif s’offre à moi.

Je vais enfin pouvoir donner un visage à mes peurs.

Marc-Edouard Peiresolès, 45 ans, est maître de conférence en Histoire Contemporaine à l’Université de Toulouse. Il traine une angoisse et un mal-être depuis le meurtre atroce de trois jeunes adolescents durant son enfance dans son village.

Il a divorcé car son ex-femme voulait un enfant et pas lui. Il est en froid avec son meilleur ami car il n’a pas voulu témoigner en sa faveur lors de son divorce pour la garde de ses deux filles. Il est sorti avec une de ses étudiantes qui a essayé de se suicider après leur rupture. Il est le sujet de railleries de la part de ses collègues à cause de sa thèse sur les poilus de la Première Guerre Mondiale et leurs mœurs sexuelles dans les tranchées. En bref, sa vie est loin d’être calme et épanouie.

Devant ce désastre, il décide de voir un psychiatre qui lui conseille de retourner à Basse-Terre, son village natal, pour se confronter au « monstre » qui hante ses cauchemars depuis son enfance et s’en libérer.

Sous couvert d’une nouvelle thèse, il décide de mener sa propre enquête sur le meurtre non résolu des trois jeunes. Et sa vie va basculer.

L’auteur a pris le parti de commencer ce roman par la mort de Marc-Edouard. Je dois dire que cela m’a un peu perturbé car je me suis demandée : pourquoi continuer cette lecture si on connaît déjà la fin ? Mais j’ai été embarquée dans l’histoire et j’ai passé un bon moment malgré quelques longueurs. En effet, l’auteur fait de nombreux allers-retours dans le passé pour bien poser les bases du drame qui s’y est joué et rencontrer les différents protagonistes mais par moment c’était trop long voire inutile.

Il y a aussi énormément de personnages, qui n’apparaissent qu’une ou deux fois, ce qui fait que j’ai passé un tiers du roman à revenir en arrière pour être sûre de savoir de qui on parlait. Un peu perturbant quand même.

Mais une fois ces bases posées, l’histoire suit son cours et il y a beaucoup de rebondissements.

L’auteur détaille bien la vie des principaux personnages et cela m’a permis de mieux comprendre et apprécier Marc-Edouard et Siobhan, l’étudiante américaine avec qui il avait eu une liaison. En revanche, faire la même chose pour les autres personnages, qui apparaissent peu est dommage car cela rend par moment ce roman long et poussif.

Les descriptions des différents lieux sont assez détaillées ce qui m’a permis de bien les visualiser et m’y projeter. C’est une région que je connais mal et j’ai bien pu la situer grâce à cela.

Le meurtre ayant eu lieu 25 ans plus tôt, l’enquête policière est close. Mais Marc-Edouard joue à merveille son rôle d’inspecteur en cherchant les informations là où elles sont : dans les archives des médias, auprès des familles des victimes et aussi dans ses propres souvenirs de l’époque. Plus il va s’avancer dans son enquête plus le meurtrier va se rapprocher. C’est source d’une angoisse qui est très bien décrite dans ce roman. Plus l’intrigue approchait de sa fin, plus j’avais hâte de savoir qui était le meurtrier et pourquoi il s’était acharné de cette façon sur ces jeunes. Et je dois dire que la fin m’a bluffée.

J’ai passé un bon moment avec ce roman. Je retrouverais avec plaisir cet auteur dans un autre de ses romans.

101